Action Enchaîné
by LOUIS ARMAND
zéro de conduite
le voyage commence toujours
dans l�abysse blanc du miroir
entre l��il
& l�argus de paranoïaun passage de lumière
au cour de l�obscurité
son point de fuite
au-delà de l�ordinaire interminableoù il n�y a plus de temps
plus d�images
ne plus de mots�seulement du bruit
qui construit un monument
à la calamité ...ou que je sois la séance moi-même
tu qui es qui fus & qui
auras été
attendante à l�arrivée:du spectre il ne reste rien
un nom
au bas de la page
qui n�appartient à personne
la joconde
(l�angoisse d�une image / ses pointes
de con
vergence ...)dans le cathodique
ses célibataires�
leurs membres mécaniques
coupés
du calcul irrationnel
du désirla mariée se décapite
lentement
avec ses ongleselle tire tous les fils
de la plaquette principale�
elle veut savoir si
deux cent quarante volts
peuvent expier l�histoire:laissant sa tête flotter
dans l�évier
elle s�approche de la télévision
& fait sauter les plombs
WARHOL: ORANGE DISASTER (1963)
à John Kinsellaseules�
dans ses chambres�les chairs
énigmatiques
attendent
la morte ...�le « SILENCE »
des ampères�un cauchemar
qui se répète
sans pathos
ni mystère
automne
feuilles tombées d�un discours�encore
décembre
fait signe de loin�
les mots conspirés
qui portent plus qu�une implication ...les lignes�les arbres noirs�sont
dénudé(e)s par l�arbitrage
de ces ruines (ces ruines dans lesquelles
dieu s�est épuisé):la catastrophe de la finitude�
écrite dans ses yeux
comme les déchirures de quelqu�un
qui essaie de s�échapper ...de sombre présage est le sol
qui tourne
dans cette tombe�
silencieux�comme l�arrêt d�un ch�ur
au cours d�une comédie
humaine
la Tour Eiffel
le poisson
qui était
accroché
sur les écueils
s�est décomposé
aux crochets
fins
de ses arêtes
Action Enchaîné
la prodigée
se raccroche au objetun miroir
ou une voixhors de portée
se claquant la mainla tête
contre le solsans audience
l�avenirest devenu
son crânese presse contre
quatre mursla parodie teRrestre
dans l�amphithéâtre sombre
deux
poumons humainsni voix ni
oxygène ...dans lieus plus éloignés
quelques-uns croient que
le silence soit d�orl�attire les fanatiques
comme mouches à un cadavre